Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cultura y Poesía & Justiça Social e Democracia Direta

Cultura y Poesía & Justiça Social e Democracia Direta

Cultura y Poesía & Justiça Social e Democracia Direta


Petite victoire pour les militants bahreïnis

Publié par justicesocialeetdemocratiedirecte.over-blog.com sur 4 Février 2013, 02:05am

 

Petite victoire pour les militants bahreïnis

Nabeel rajab entouré de sa mère et de sa femme Sumaiya. | Photo Hamad I Mohammed / Reuters

 

 

Les célèbres militants bahreïnis Nabeel Rajab et Zainab al-Khawaja ont été libérés sous caution dans l'attente de leurs prochaines comparutions. Le père de cette dernière, l'éminent opposant Abdel Hadi al-Khawaja, a lui décidé d'arrêter sa grève de la faim qui aura duré 110 jours.

Marie Desnos - Parismatch.com

 

Le combat pour les droits de l’Homme à Bahreïn est une lutte de longue haleine, faite de grands rêves et de petites victoires. Mardi, l’éminent défenseur des droits humains et directeur du Bahrain Centre for Human Rights (BCHR), Nabil Rajab, a été libéré contre versement d’une caution de 300 dinars bahreïnis (environ 640 euros), trois semaines après avoir été arrêté pour «insultes à une institution nationale» à l’aéroport international de Bahreïn. Dans le détail, ce militant avait été interpellé le 5 mai alors qu’il revenait d’un déplacement à l’étranger (au Danemark, en Suède puis au Liban). Les autorités lui reprochent d’avoir posté des «tweets insultants»: pour ces incriminations, il doit comparaître de nouveau le 24 juin. Mais Nabeel Rajab est également poursuivi pour trois autres chefs d’accusation: participation à des manifestations interdites et incitation à se joindre à lui lors de ces rassemblements illicites, et troubles à l'ordre public, pour lesquels il sera jugé le 17 juin. D’ici là, l’opposant a interdiction de voyager.

En quittant un poste de police de Manama, dans lequel il a signé les documents de sa remise en liberté, Nabeel Rajab a fait le «V» de la victoire. Il était entouré de membres de sa famille et d'un certain nombre de ses partisans. «Je suis pris pour cible pour avoir exercé mon droit à la liberté d'expression et de réunion, et pour mon action en faveur des droits humains. Cela n'est pas nouveau. C'est le prix à payer pour défendre les droits humains», a-t-il confié à Amnesty International. «Je tiens à dire à toutes les personnes ayant pris ma défense que j'apprécie infiniment. Chaque lettre a compté et sans le soutien des militants je n'aurais pas été relâché», a-t-il ajouté. Sitôt remis en liberté, sitôt de retour sur Twitter: «Convaincu que nous ne devrons pas arrêter notre lutte pacifique contre les tyrans et les dictateurs et pour promouvoir la justice et la démocratie quel que soit le coût», a-t-il écrit. De son côté, l’ONG a de nouveau appelé à ce que les charges qui pèsent contre le Bahreïni soient abandonnées, et les autorités de Manama à «ouvrir une enquête sur les informations selon lesquelles il a été frappé par des policiers antiémeute alors qu'il participait à une manifestation en février 2012».

Abdel Hadi al-Khawaja: "ma détention est un crime"

«Bahreïn doit relâcher immédiatement et sans condition l'ensemble des prisonniers d'opinion», a élargi l’organisation. Parallèlement à la libération de Rajab, le célèbre militant Abdel Hadi al-Khawaja, condamné à la prison à vie pour «mise en place de groupes terroristes en vue de renverser la monarchie et de modifier la Constitution», a cessé lundi soir sa grève de la faim, entamée le 8 février. Après 110 jours sans s’alimenter –mise à part la sonde qu’on lui a mise de force, selon ses dires, le 23 avril- l’ancien coordinateur de l’ONG irlandaise Front Line, arrêté le 9 avril 2011, a pris cette décision en dépit de son leitmotiv -«La liberté ou la mort». Dans un communiqué, il a expliqué que le «succès de ses partisans à faire la lumière sur la question des détenus dans les prisons de Bahreïn» l’avait motivé à mettre un terme à cette grève qui mettait en péril sa santé (il y a un mois, son avocat avait dit qu’il avait perdu 16 kilos en 3 mois). Le Bahreïni-Danois, âgé de 52 ans, dit en effet avoir subi des agressions physiques lors de son arrestation, arbitraire, mais aussi l’isolement, un procès partial, ou encore de la torture physique et mentale depuis son arrestation il y a 13 mois. Autant de violations qui ont été reconnues dans le rapport publié par la Commission d'enquête indépendante de Bahreïn, présidée par le juriste égyptien Cherif Bassiouni. Abdel Hadi al-Khawaja se conformera donc à un programme médical prescrit par les médecins pour le faire revenir progressivement à une alimentation normale. Le 22 mai, l’opposant était arrivé en fauteuil roulant devant la cour d’appel de Manama, où il comparaissait pour la première fois depuis le début de sa grève de la faim, et avec 20 autres militants, dont sept par contumace. «Il n'y a aucune justification légale pour mon maintien en prison (...) La poursuite de ma détention est un crime», avait-il lancé. Une deuxième audience a eu lieu mardi, concernant 13 opposants bahreïnis au total.

Parmi eux, une des filles d’Abdel Hadi al-Khawaja, Zainab, qui a été libérée sous caution mais devra, comme Nabeel Rajab, comparaître de nouveau en juin pour «rassemblements illégaux», ainsi que pour une affaire d’agression présumée de policière. Le 24 mai, une juridiction de première instance a condamné la jeune femme de 28 ans à 30 jours de prison, mais elle avait déjà passé plus de 30 jours en détention. Elle avait d’ailleurs elle aussi entamé une grève de la faim, avec une autre femme, Masuma Sayyid Sharaf –également relâchée sous caution hier-, et avait dû être hospitalisée au bout de trois jours. Mais aucune de ces épreuves ne touchent son engagement, comme en démontre sa première réaction publiée sur Twitter à sa sortie de prison: «Hamad [elle interpelle le roi Hamad ben Issa el-Khalifa, ndlr] devine quoi, après ma cinquième arrestation, mon premier tweet est encore ... Yasqo6 7amad! La lutte continue jusqu'à ce que # Bahrein soit libre!» Zainab et Nabeel font partie d’un groupe de 21 hommes qui avait été arrêtés entre le 17 mars et le 9 avril 2011, puis condamnés le 22 juin par des tribunaux militaires –dont sept par contumace- à des peines –confirmée en appel- allant de deux ans d'emprisonnement à la réclusion à perpétuité. Le 30 avril, la Cour de cassation a ordonné un nouveau procès en appel. Al Hur Yousef al Somaikh a été remis en liberté le 30 avril après que sa peine de prison ait été ramenée de deux ans à six mois. Il est le seul à ne plus faire l’objet de poursuites.Point final

 

http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Actu/Petite-victoire-pour-les-militants-bahreinis-400531/

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents