Notre jardin
À Anne Meizel
Te souviens–tu ? Un printemps, un matin
Le printemps, le matin – où sont-ils ?)
Au pied du Carmel – notre jardin,
Et face à lui – le bleu de la mer.
Toi, sous l’arbre, tu te tiens
Et moi sur une branche,
la cime argentée d’un olivier
Nous taillons les branches noircies.
Le crissement de ta scie en dessous
Parvient saccadé à mes oreilles,
Et moi au-dessus de toi,
Je fais pleuvoir des éclats de mes vers.
Te souviens–tu ? Matin et bonheur…
C’était, ce n’est plus.
Comme l’éphémère printemps de notre terre
Ainsi l’éphémère printemps de l’existence.