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Cultura y Poesía & Justiça Social e Democracia Direta

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La bombe des “Palestine papers” (Actes 1 à 4) et Compilation de Palestine Today de Shadi Fadda

Publié par justicesocialeetdemocratiedirecte.over-blog.com sur 30 Janvier 2011, 19:02pm

La bombe des “Palestine papers” (Actes 1 à 4) et Compilation de Palestine Today de Shadi Fadda 

 

LEMONDE.FR / Médiapart
publié le vendredi 28 janvier 2011.


Le Monde

24 janvier 2011

La bombe des “Palestine papers”, acte 1 : Jérusalem

Le temps est aux fuites. Après WikiLeaks, la chaîne d’information continue Al-Jazira, associée au Guardian, se lance dans la divulgation sur grande échelle de notes diplomatiques.

Un négociateur franco-palestinien, Ziyad Clot, avait ouvert le bal si on ose dire en divulgant le premier dans un ouvrage des notes prises pendant les discussions de 2008. Celles qui nous intéressent (la diffusion a commencé dimanche 23 janvier et se prolongera jusqu’au 26 janvier, dit la chaîne) concernent les négociations israélo-palestiniennes et surtout les offres palestiniennes qui auraient été faites en 2008 lorsqu’Ehoud Olmert était premier ministre. Après son départ, ce dernier avait déploré que les Palestiniens n’aient jamais avancé de contre-propositions à ses offres.

Le point le plus sensible concerne l’acceptation par la partie palestinienne de l’annexion par Israël de la quasi-totalité des quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, en bleu foncé sur la carte ci-dessous, dont une partie de la vieille ville, à l’exception de Har Homa (au sud) :

La position officielle palestinienne (le retour à la Ligne verte en vigueur entre 1949 et 1967) proscrit théoriquement de telles concessions, très proches du tracé d’un plan de paix officieux, l’initiative de Genève, récusé en son temps (2003) par l’Autorité palestinienne.

La carte des concessions palestiniennes reste très éloignée de la carte israélienne “reconstituée” proposée lors des négociations de Camp David (2000) présentées souvent comme une occasion historique manquée par les Palestiniens :

Selon Al-Jazira, l’Autorité palestinienne aurait accepté ce recul historique en pure perte : les Israéliens n’auraient donné aucune suite à cette proposition. A l’époque, le chef des négociateurs palestiniens était Ahmed Qoreï (Abou Ala’a) aujourd’hui retiré des affaires. Il avait pour bras droit (et rival) Saëb Erekat, qui est lui toujours en place et qui est le plus exposé à des révélations qui risquent d’affaiblir un peu plus l’Autorité palestinienne.

La défense de M. Erekat a consisté pour l’instant à nier.

Dr. Erakat : Statement on the Al Jazeera “Palestine Papers”

In the past few hours, a number of reports have surfaced regarding our positions in our negotiations with Israel, many of which have misrepresented our positions, taking statements and facts out of context. Other allegations circulated in the media have been patently false. But any accurate representation of our positions will show that we have consistently stood by our people’s basic rights and international legal principles.

Indeed, our position has been the same for the past 19 years of negotiations : we seek to establish a sovereign and independent Palestinian State along the 1967 borders with East Jerusalem as its capital and to reach a just solution to the refugee issue based on their international legal rights, including those set out in UNGA 194. What an accurate record will show is that we have insisted that any solution be grounded in principles of international law, which Israel has consistently refused to accept or recognize.

Even though many ideas have been discussed by the two sides as part of the normal negotiations process, including some we could never agree to, we have consistently said any proposed agreement would have to gain popular support through a national referendum. No agreement will be signed without the approval of the Palestinian people. The main issue remains that Israel continues to colonize our land, denying the rights of the Palestinian people, and in particular our refugees. These issues must be addressed and our rights must be respected. That can only happen with genuine commitment on the part of Israel, first and foremost, but also that of the international community which must help us achieve a regional peace based on principles of international law.Nul doute que ces dénégations ne seront pas suffisantes pour convaincre les Palestiniens. Un feuilleton commence. Les relations entre Al-Jazira et l’Autorité palestinienne (qui soupçonne la chaîne de favoriser le Hamas dans sa couverture du conflit israélo-palestinien) étaient déjà mauvaises. Elles risquent de devenir exécrables.


La bombe des “Palestine papers”, acte 2 : la fin du “droit au retour”

Après Jérusalem, Al-Jazira s’attaque à la question des réfugiés dans les négociations israélo-palestiniennes, et plus précisément sur les concessions palestiniennes. Cette question est en fait le secret le moins bien conservé des négociations de paix israélo-palestiniennes : le “droit au retour” que revendiquent les Palestiniens à propos des réfugiés de 1948 ne sera très probablement jamais appliqué dans le cas d’un éventuel (mais de moins en moins probable) accord de paix israélo-palestinien. Il est entendu par tous les observateurs que ce “droit” constitue une monnaie d’échange (le retour des 750 000 Palestiniens et leurs descendants, soit environ 5 millions de personnes, est impossible) contre d’autres dossiers, les frontières ou Jérusalem.

Ce “droit” n’est pas reconnu comme tel par les Israéliens, on s’en doute. Il est tiré par les Palestiniens de la résolution 194 :

Mais ce “droit” n’apparaît pas non plus dans les textes de référence de ce conflit, dont la “feuille de route” (2003). Il n’est question que de :

“an agreed, just, fair, and realistic solution to the refugee issue”

Lors du sommet de Camp David, en 2000, les discussions avaient grippé très vite sur la question de Jérusalem et la question des réfugiés n’avait manifestement été qu’esquissée. Quelques mois plus tard, à Taba, avant la chute du gouvernement israélien dirigé alors par Ehoud Barak, les discussions furent plus approfondies sans pour autant déboucher sur la moindre piste de compromis (lire le relevé dressé par l’émissaire européen Miguel Angel Moratinos au bas de cette note.)

Les lignes de fractures sont les suivantes : reconnaissance de la responsabilité d’Israël dans la question des réfugiés, autorisation par Israël que des réfugiés rentrent dans l’Etat constitué à partir de la Palestine mandataire, voire qu’ils reprennent possession de leurs biens. Indemnisation des réfugiés choisissant de ne pas rentrer dans l’ancienne Palestine mandataire. Reconnaissance de la question des expulsés juifs des pays arabes après la création d’Israël.

Le principe de la réinstallation sans limitation de nombre dans le futur Etat palestinien étant acquis (principalement en provenance du Liban, où ils sont le moins bien acceptés), les débats, depuis 2000, ont tourné sur le nombre symbolique de Palestiniens qu’Israël accepterait sur son territoire. A Taba, le chiffre de 40 000 aurait été évoqué. Dans les notes d’Al-Jazira, il est question de la part de Ehoud Olmert de 1000 par an sur une période de 10 ans, soit 10 000 au total, notamment pour des regroupements familiaux. S’agissant de l’indemnisation, et de la réinstallation, elle serait assurée principalement par des pays tiers.

Les révélations d’Al-Jazira, qui interviennent après les riches annexes publiées par le négociateur palestinien chargé du dossier Ziyad Clot dans son livre La Palestine n’aura pas lieu, embarrassent l’Autorité en présentant de manière crue le double langage sur ce sujet : revendication publique d’un “droit” (lire la note de l’équipe de négociateurs sur le sujet


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