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Cultura y Poesía & Justiça Social e Democracia Direta

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Le Bahreïn au bord de l’implosion

Publié par justicesocialeetdemocratiedirecte.over-blog.com sur 4 Février 2013, 01:33am

 

Le Bahreïn au bord de l’implosion

 

 

| Photo Hamad I Mohammed / Reuters

 

 

La tension est montée d’un cran à Bahreïn, où la majorité chiite crie sa colère contre la dynastie Khalifa depuis plus d’un mois. Après une série d’annonces visant, en vain, à endiguer la révolte, la répression est en marche.

 

Le roi Hamad ben Isa al Khalifa passe à la méthode forte. Après un mois de protestations, que les autorités bahreïniennes ont d’abord tenté d’endiguer par la négociation, les manifestations, qui se concentrent dans la capitale, Manama, ont été sévèrement réprimées ces derniers jours. Au lendemain de l’instauration de l’état d’urgence dans le royaume, de multiples explosions ont retenti et de la fumée a été aperçue à Manama, rapporte Al Jazeera. Selon un correspondant d’Info-Palestine, la police, appuyée par des chars de l’armée, a attaqué les manifestants et utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Pis, Ali Al Aswad, un député du parti Wefaq (principal bloc d’opposition chiite), a déclaré à la chaîne qatarie que des balles ont été tirées depuis des hélicoptères Apache sur des manifestants pacifiques. «Les forces de sécurité tuent des gens», a-t-il alarmé, appelant à l’aide de l’ONU. «C'est une guerre d'anéantissement. Ce genre de choses ne se produit même pas pendant des guerres et c'est inacceptable», a renchéri Abdel Jalil Khalil, le chef du bloc parlementaire du parti, contacté par Reuters. Ce dernier assure que cinq personnes ont été tuées, tandis qu’une source médicale citée par l’agence fait état de deux morts.

Les Emiratis et les Saoudiens à la rescousse

Face à cette sévère répression qui aurait également fait des centaines de blessés selon l’opposition, le rond-point Pearl de la capitale, épicentre des conflits, a rapidement été évacué. Hier, une ordonnance du roi a autorisé «le commandant des forces de défense de Bahreïn à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la sécurité du pays et ses citoyens». Lundi, le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) avait déjà envoyé des centaines de soldats d’Arabie Saoudite afin d’essayer de protéger les installations du gouvernementales, et les Emirats arabes unis leur ont emboité le pas. «Les autres pays du Golfe participeront aussi à la restauration du calme et de l'ordre à Barheïn», a indiqué le cheikh Abdallah ben Zayed al Nahayan, qui se trouvait lundi à Paris en marge d'une réunion des Affaires étrangères du G8. Selon Syed Al Alawi, un témoin cité par Al Jazeera, les troupes étaient stationnées autour de l’hôpital Salmania et ne permettaient pas aux médecins et aux infirmières d’y entrer. «Les troupes du CCG sont destinées à lutter contre des forces étrangères, et au lieu de cela elles s’attaquent à la population de Bahreïn. Quelle est notre faute ? Nous revendiquons nos droits légitimes...», a-t-il fait valoir. Les États-Unis, qui comptent le Bahreïn et l’Arabie saoudite parmi leurs alliés, ont appelé à la retenue, sans toutefois se prononcer sur un éventuel déploiement de leurs troupes. Pour sa part, l’Iran a mis en garde contre «les ingérences étrangères». «Les manifestations pacifiques à Bahreïn font partie des problèmes intérieurs à ce pays, et créer une atmosphère de peur et utiliser des forces militaires d’autres pays pour réprimer ceux qui revendiquent n’est pas la solution», a estimé Hossein Amir Abdollahian, un responsable du ministère iranien des Affaires étrangères.

Des mesures insatisfaisantes

Le petit royaume, à majorité chiite, est en proie à une révolte sans précédent depuis les années 1990. Un mouvement de colère persistant qui menace la dynastie des Khalifa, au pouvoir depuis l’indépendance de l’île, en 1971. Les manifestants réclament la démission du Premier ministre, Khalifa ben Salman al-Khalifa, oncle du roi et perçu par la majorité chiite comme le symbole de la richesse de la famille régnante –sunnite-, et donc des discriminations dont leur communauté se dit victime -dans l'accès au logement, aux soins et aux emplois dans la fonction publique. Les protestataires exigent aussi la libération des prisonniers politiques, ce que le gouvernement a accepté, et l'adoption d'une nouvelle Constitution –mesure qui avait endigué, avec l’organisation d'élections législatives, la précédente vague insurrectionnelle, qui avait duré plusieurs années, jusqu’en 2002. Ils demandent en outre des mesures contre la pauvreté et le chômage. Le mois dernier, dans l’espoir d’apaiser les tensions, le roi avait en outre annoncé le versement d'une allocation de 1000 dinars (2000 euros environ) à chaque famille, et le déblocage d’une enveloppe de 417 millions de dollars pour financer des dépenses sociales, dont des subventions sur les produits de première nécessité. Il a également promis de libérer des adolescents mineurs arrêtés l'an dernier. Devant l’inefficacité de ces initiatives, Hamad ben Isa al Khalifa a décidé d’opter pour la force.
http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Actu/Revolte-a-Bahrein-les-manifestations-reprimees-etat-d-urgence-261773/
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